22.12.09

LA LIBERTÉ EST AU BOUT DE LA CORDE

Les discours pré-Durkeimiens sont partout. Et tout le monde écoute en silence les patrons, les politiques, les « invités du talk show » livrer des analyses… bidon. On les retrouve jusque dans l’université où l’hallucinante « mémétique » (le nom déjà est bon) néo-darwiniste sociale ( !) s’évertue à remettre les théories de l’imitation de Gabriel de Tarde au goût du jour, en les relookant avec un vocabulaire fait de « nèmes » (excellent !) et un lexique vaseux piqué à la génétique. Des théories pourtant invalidées par Durkheim il y a 120 ans. Et ça donne : « les suicides chez France Télécom ? Une mode. ». Une mode ?!? J’attends les hurlements scandalisés. Rien. Aucun écho dans le poste. Aucun murmure de protestation. Les salariés se suicident par imitation. C’est OK. Sujet suivant. Du Tarde dans le texte. Les salariés sont des minus habens, des ovins grégaires, qui se pendent parce que leurs collègues se pendent. Les moutons de Dindenault. Misanthropie, haine du peuple, mépris. Tout affleure. Tout ressurgit. Qu’un nobliau illuminé de Dordogne du 19ème comme De Tarde se trompe, c’est compréhensible. Au XXIe siècle, on ne peut pas avoir tout oublié, pas à ce point.

Page : LA LIBERTÉ EST AU BOUT DE LA CORDE (1èRE PARTIE) DE GRICHKA DUBROVNIK
Site : La spirale : an eZine for the Digital Mutants

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