6.5.06

Imiter, ou ne pas imiter ?

Premières réactions de Rosy de Nantes, à propos de la mémétique , sur le post du pareil au mème du blog trouveur d'or
Devenir, ce n'est jamais imiter, se conformer à.
bon passons à autre chose

L'analyse de ce refus épidermique de la mémétique est intéressante.

La mémétique, c'est un gros truc complexe, aux bords un peu flous.
Alors forcément, lorsqu'on la découvre, on n'en voit qu'une partie de la surface.

Ici, la notion d'imitation qui envahirait tout, n'a pas remporté l'adhésion.

L'imitation, c'est du copié-collé, du clonage, un manque de créativité, c'est nier ma personnalité, et me fondre dans la masse populaire imitante.

Quittons la surface de la mémétique : ces définitions toujours citées, son coté le plus wisible, et que l'on montre toujours en premier lorsque l'on doit parler de mémétique à un "non-connaissant". Et voyons ce que devient cette notion d'imitation lorsque l'on travaille avec la mémétique plus en profondeur.

Imiter devient souvent s'inspirer de. En effet, l'imitation, n'est que pur clonage. Une reproduction culturelle asexuée, permetant une diffusion progressive dans tout l'éco-système culturel. On ne peut dire que la culture n'est que de l'imitation, c'est vrai.

Mais l'imitation, au sens un peu plus large, semble par contre englobant. La production de toute chose culturelle, semble soumise à l'existance préalable d'autres choses culturelles. Une sorte de reproduction sexuée cette fois, où un croisement de plusieurs type de créatures culturelles, permetrait d'en créer d'autres.

On découvre alors une largeur de champ plus large pour la mémétique.
Au premier abord, on peut penser à la simple étude des "créatures culturelles quasi-identiques, qui se répliquent dans leur totalité, tel des virus ou des clones". Mais on découvre ensuite que cela est surtout l'étude des "créatures culturelles diverses, dont certains éléments culturels sont identiques, qui intéragissent et s'influencent".

En quoi cela n'est pas la même chose ?

Dans un cas, on observe la simple réplication d'un élément culturel à l'identique. On parle alors de mèmes pour des choses comme une arnaque qui se réplique sur le net, ou toute chose qui est du domaine de la réplication à l'identique ou presque. On pourrait dire que c'est de gros mèmes. L'humain arrive à les voir.

Dans l'autre cas, on parle de mèmes, comme on parle de gènes pour un être vivant : des choses que l'on n'observe pas facilement, qui pourtant participent à la définition, la description de ce qu'est une créature les englobant.

Cette distinction est fondamentale. Tout comme la distinction que l'on devrait faire petit à petit entre mémétique et méta-mémétique, lorsque c'est possible et nécessaire. On devrait aussi distinguer les utilisations de :
1 - mèmes = clones
2 - mèmes = éléments descriptifs de créatures culturelles

Le sens 1 est celui que l'on observe le plus facilement autour de nous. On a tendance à y adhérer rapidement. Le sens 2 est plus difficile à apréhender, et il demande d'accepter que le puisse faire de la mémétique sans vraiment savoir ce qu'est un mème.

Pour conclure, j'ai envie de finir sur une note amusante :
En ne voulant pas imiter les autres, on imite tout ceux qui ne veulent pas imiter les autres. Non ?
sens 1 : je réplique la phrase "moi je n'imite pas les autres".
sens 2 : je produis des créatures culturelles qui s'inspirent de mon adhésion à cette phrase. Certaines seront donc "signées" de cette caractéristique.